Qu’est-ce que le trauma racial?

©Tim Mossholder

S’il ne connait pas de définition officielle ni d’intégration au DSM ( le manuel de diagnostic des troubles psychiques) à ce jour, le trauma racial (« racial trauma« ) est reconnu par de nombreux psychologues et spécialistes de santé mentale, comme un traumatisme affectant les personnes non-blanches. Le terme a été inventé aux États-Unis.
Peuvent en être à l’origine : les comportements racistes, insultes subies dans le quotidien par les personnes non-blanches, les violences racistes physiques et psychologiques, les discriminations professionnelles ou scolaires, les pratiques médicales racistes, les contrôles et abus policiers, l’exposition aux violences racistes, les violences liées à l’exil, la détention, etc.
On parle aussi de trauma historique, de trauma post-esclavagiste, et trauma colonial.
Définition : afin de tenter de comprendre comment le racisme et les discriminations ont un impact négatif sur la santé physique et mentale des personnes non-blanches, plusieurs chercheurs ont inventé le terme « trauma racial » ou « stress traumatique lié à la race ».
Le trauma racial peut être une conséquence d’un harcèlement raciste, du fait d’avoir été témoin de violences racistes, ou d’avoir subi ou de subir le racisme institutionnel.
Le trauma peut entraîner des symptômes de dépression, d’anxiété, une faible estime de soi, des sentiments d’humiliation, des difficultés de concentration, ou de l’irritabilité. Les traumatismes racistes peuvent conduire au suicide, notamment chez les enfants et adolescents noirs.

Quelques effets et conséquences du trauma racial :

♦️Vigilance et suspicion accrues. Suspicion des institutions sociales (écoles, administratives, gouvernementales).
♦️Évitement du contact visuel, confiance portée uniquement aux personnes membres des cercles familiaux ou amicaux.
♦️Sensibilité accrue à la menace – postures défensives, évitement de situations nouvelles, sensibilité accrue au manque de respect et au sentiment de honte, évitement de la prise de risque.
♦️Symptômes psychologiques et physiologiques accrus – Les traumas non-résolus augmentent le stress chronique et diminuent le fonctionnement du système immunitaire, déplacent le cerveau vers la domination du système limbique, augmentent les risques de dépression et de troubles anxieux et perturbent le développement de l’enfant et la qualité de l’attachement émotionnel dans les relations familiales et sociales.
♦️Augmentation de la consommation d’alcool et de drogues – Les drogues et l’alcool sont initialement utiles ( de manière réelle ou perceptive) afin de gérer la douleur le rapport au danger liés aux traumas non-résolus, mais ils deviennent leurs propres processus pathologiques en cas de dépendance.
♦️Agressions accrues – les violences inter-quartiers, la violence domestique, les attitudes défiantes, se donner une apparence dure et impénétrable sont des moyens de faire face au danger en tentant de contrôler notre environment physique et social.
♦️Une vision limitée du rapport au temps – Les personnes vivant dans un état de danger chronique ne développe pas un sentiment d’avenir, n’ont pas d’objectif sur le long terme et considèrent souvent la mort comme une possibilité attendue.
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Traduction : Perspective. @collectifperspective
Source et références : psychologybenefits.org – Dr Walter Smith – Bryant-Davis, T.,& Ocampo, C. (2006). A therapeutic approach to the treatment of racist-incident based trauma. Journal of Emotional Abuse.

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