
Article évolutif – qui sera alimenté progressivement. L’article ne contient pas de descriptions graphiques, détaillées d’actes de violences, mais y fait référence. Les descriptions plus précises sont dans les contenus proposés dans les liens🔗 (vidéos et articles).
De l’importance de documenter et se souvenir, afin de contredire la culture de la violence et du silence, l’omerta organisée qui cimente les violences patriarcales, dans les organisations et milieux politico-militants, et dans l’ensemble de la société. Que les survivant-e-s puissent briser le silence, que les pratiques de silenciation soient rompues. Ne plus céder face à la manipulation des traumatismes communautaires, des traumas et menaces liées au racisme et aux violences d’état, pour continuer de taire, étouffer en privé, invisibiliser les violences patriarcales et système de domination, ainsi que les processus et comportements individuels et collectifs qui les rendent possibles.
L’objectif de cet article – évolutif- est de mettre en lumière des initiatives portées par des organisations militantes, mouvements de justice sociale ou groupes politiques, afin de permettre la parole sociale et publique de femmes & personnes victimes & survivantes de violences patriarcales (psychologiques, physiques, sexuelles, et par extension ou en conséquence : économiques et institutionnelles) et ouvrir le champ des possibles des luttes face à ces phénomènes structurels et systémiques.
Mettre en relief des actions mises en œuvre afin de rechercher et recueillir des témoignages, « investiguer » lorsque cela est applicable, faciliter du soutien psychologique et social, développer des systèmes de solidarité et d’entraide, contribuer à limiter le pouvoir des hommes maltraitants, protéger, faire de l’éducation et de la prévention, définir des protocoles et autres méthodes, créer différentes formes de justices sociales, justice transformatrice, décoloniale, des ripostes féministes, etc. Il s’agira de violences patriarcales, perpétrées majoritairement par des hommes, ciblant les femmes cis & trans, les « minorités de genres » : personnes non-binaires, les enfants et adolescent-e-s.
Mais aussi des mécanismes structurels et des responsabilités communautaires, sociales, qui concernent ces violences.
À la fois des violences présentes dans les milieux politico-militants, et de la manière dont les mouvements et organisations de justice sociale se saisissent de la question des violences patriarcales, des violences sexistes, quelles que soient les sphères sociales concernées.
Perspective. n’utilisera pas des termes comme « prédateurs » pour désigner les auteurs de violences, afin de s’éloigner de sa connotation animalière et potentiellement raciste, particulièrement s’agissant d’hommes noirs. Ni le terme de « personne toxique », à connotation psychophobe, ou même de « relations toxiques », et ce afin de nommer précisément les violences, les différentes formes de maltraitances et d’abus, les rapports de domination, d’emprise, d’hommes et de personnes conscientes et responsables de leurs actes.
Des interventions, illustrations de méthodes de soutien et reprise de pouvoir, ressources, outils de défense qui pourront contribuer à nourrir les actions présentes et futures de collectifs, associations et autres groupes militants. En octobre 2021, Perspective. a créée Révoltes – Acte 1, rencontres trimestrielles, week-end d’organisation et d’autodéfense féministe à destination des femmes cis et trans noires & racisées, qui s’est tenu en présence de plusieurs organisations féministes, participantes, survivantes de violences. Compte-rendu à suivre.
L’acte 2 aura lieu les 22 & 23 janvier 2022 à La Générale (Paris, 14ème), et sera l’occasion de prolonger la réflexion orientée vers l’action, et de s’organiser collectivement.
ressources
Si vous en ressentez le besoin pour vous-mêmes, ou la nécessité de partager avec des proches, des camarades, des collectifs et autres organisations, ci-dessous quelques références pour de l’écoute professionnelle ponctuelle gratuite, et de l’accompagnement psy de plus longue durée.
🔗Violences – souffrance psychologique. Où trouver une écoute professionnelle gratuite?
📄Coordonnées et profils professionnels de psychologues et thérapeutes noir-e-s : liste sur demande par email automatique : collectifperspective@gmail.com
🔗Blog avec liste de « Psy situé-e-s »
« Les survivantes parlent – Confronter la maltraitance et la violence sexuelle dans nos mouvements » – « Survivors Speak Out – Confronting Abuse And Sexual Violence in the Movement »

SITE + VIDÉO (ENG) Résumé en français : L’organisation de soutien (US) au prisonnier politique Mumia Abu-Jamal, Bring Mumia Home, abolitionniste des systèmes carcéraux et policiers, a pris la décision de dénoncer publiquement : Carlos « Carlito » Rovira, militant reconnu, ex-membre de leur organisation, également proche du mouvement historique The Move, et ex -Young Lords (organisation radicale de gauche, contemporaine des Black Panthers), pour ses violences psychologiques, sexuelles, et physiques, envers plusieurs femmes, ainsi que les différentes formes d’abus perpétrés depuis des décennies, probablement un demi-siècle. C’est une femme noire, la plus jeune membre alors, qui a ouvert la voie (en choisissant pour l’instant l’anonymat pour la médiatisation), après avoir enduré cinq années de violences.
Initiatives prises par l’organisation Bring Mumia Home, à ce jour :
•Recherche et recueil de témoignages, en collaboration avec d’autres activistes, personnes médiatrices, et de psychologues.
•Création d’un site internet dédié.
•Ouverture d’une cagnotte en ligne pour soutenir la première survivante qui a dénoncé auprès de l’organisation et financer son soutien psychologique professionnel, facilité par ses ancien-ne-s camarades, membres du mouvement.
•Conférence vidéo avec interventions de militant-e-s et survivantes, lecture d’un texte écrit par Mumia Abu-Jamal depuis la prison où il est incarcéré.
•Collaboration avec une personne médiatrice pour restructurer le fonctionnement de l’organisation et la communication interne, et mise en place de sessions d’éducation sur les violences sexistes, patriarcales, au sein de l’organisation.
•Mise à disposition de ressources éducatives et militantes sur les violences sexistes, queerphobes, l’entraide mutuelle, la justice transformatrice, liste d’accès à des thérapeutes noir-e-s, et information sur la santé mentale des femmes et des hommes noir-e-s.
Lallab Muslim Women’s Day 2021 – « Pouvoir collectif des femmes musulmanes »

Lors de la dernière édition du Muslim Women’s Day ( Journée internationale des femmes musulmanes), portée par le thème du « Pouvoir collectif des femmes musulmanes« , l’association féministe Lallab, a proposé plusieurs tables rondes consacrées aux violences patriarcales.
VIDÉO : Discussion d’ouverture « Violences sexistes et sexuelles, les femmes musulmanes brisent le silence et reprennent le pouvoir », (à partir de 15’20min) en présence de militantes de Lallab, et respectivement des collectifs Mwasi et Spicy Devis.
Massica Rabahi, militante féministe et anti-raciste, membre de Femmes en Luttes 93, et créatrice de la page Instagram : Paye ton militant sexiste, dénonce (à partir de : 21’20min et 1H33) les violences physiques et psychologiques du militant Samir Baaloudj / Elyes, impliqué depuis des années dans des organisations anti-raciste et de lutte contre les violences policières.
Ainsi que le soutien dont il bénéficie de la part de camarades militants et militantes, et les intimidations et menaces qu’elle a subi, tout comme les militantes qui l’ont soutenue, de la part de l’entourage de l’agresseur, en 2017 et 2018.
Son intervention vidéo apporte une réflexion politique et militante essentielle concernant le traitement des violences dans les espaces de lutte, ainsi qu’une ouverture sur des propositions d’organisation et de riposte.
Précédent article publié par Femmes en Lutte 93, en 2018, sur ces violences et l’affaire citée : « Soutien aux victimes de violences sexistes dans les milieux militants »
Lallab avait publié le communiqué suivant en mars 2021 : « Notre silence ne nous protègera pas : les violences sexistes et sexuelles dans les milieux militants ou religieux ne doivent plus passer sous silence »
« Stratégies de défense des agresseurs sexuels en milieu militant. Et comment les combattre »

Article en 3 parties par Les Ourses à Plumes, média féministe : « Notre ligne éditoriale s’ancre dans un féminisme intersectionnel, matérialiste et lutte de classes : antipatriarcal et anticapitaliste. L’intersectionnalité est au cœur de notre démarche : nous nous inscrivons à la fois dans les luttes contre le sexisme, le racisme et la xénophobie (dont l’islamophobie et l’antisémitisme), la lesbophobie, la bi/panphobie, la transphobie, l’intersexophobie, la putophobie, la grossophobie et le validisme, et dans la lutte de classes. Nous faisons également le lien, sans essentialisme, avec les luttes écologistes. »
Partie 1 : « Définition et formation
Partie 2 : « Les stratégies des agresseurs »
Partie 3 : « Que faire ?«
Un « texte collectif, issu de longues discussions entre militantes féministes d’organisations politiques et de collectifs différents, mais tous ancrés à l’extrême-gauche. Cela ne signifie aucunement que les situations décrites ne se produisent pas dans d’autres cadres. Mais certains ressorts ici exposés sont spécifiques à notre milieu, et il nous faut les exposer pour mieux les combattre. »
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